vendredi 8 janvier 2016

Marcher sur la Lune


08/01/16
11H51





Selon mon psy, le but premier est de retrouver confiance au volant. Il me fatigue d'ailleurs un peu de toujours me parler voiture, en ce moment... il veut que je conduise dès que je peux pour briser l'aspect anxiogène et retrouver un apaisement, une confiance. 
Alors ce matin, avec mes deux lysanxia dans le sang et me cœur qui battait trop vite, j'ai décidé de faire un petit tour, comme ça, sans réfléchir. La jambe qui flageole sur la pédale au démarrage et des "ça va aller" en boucle dans ma tête, je suis partie. J'ai fait un petit tour, sous la fine pluie, et ça s'est plutôt bien passé, je dois bien l'avouer. Et pourtant, la peur résiste, elle est tenace. Je ne suis pas à l'aise, je suis tendue, mais malgré la peur, quand je saisi le volant, une part de moi se calme un peu, la plupart du temps, parce que ça reste dangereux. Une part de moi se concentre, malgré l'angoisse. Je suis contente de moi, même si ce détail est ridicule pour le reste du monde : conduire, les gens le font sans se poser de questions... 
Il faut dire qu'avoir fait une pause de onze ans, ça explique la peur. J'ai eu mon permis à 18 ans mais je n'avais pas besoin de voiture à Lyon où je faisais mes études. Et ainsi de suite. Et le temps a filé, jusqu'à maintenant, où j'essaie bon gré mal gré de retrouver la confiance perdue au volant.

Les cartons emplissent la cuisine et le salon. Je ne me projette toujours pas. C'est bizarre à ressentir. Je devrais réaliser, du fait de tout ce bordel entassé, que nous allons bientôt partir, mais... mais non. Je verrai bien une fois qu'on sera là-bas. 

J'ai envie que les choses changent, bougent, je veux avancer, évoluer, entrer dans les normes, arrêter de me sentir assistée, inapte ou incapable. Je veux retrouver (ou juste trouver) confiance en moi dans la vie en général. Arrêter de me voir comme une idiote, une moins que rien. Réaliser que je ne suis pas plus conne qu'une autre. Que moi aussi je peux faire des choses. Sortir de cette "non-vie" et sauter à pieds joints dans la vraie vie. Arrêter de "survivre" et prendre les rênes en main, diriger mon petit monde.

Le cœur en vrac. Doutes et incertitudes. Je crois être encore un peu dans ma bulle, dans mon cocon, dans cette petite parenthèse où je manque de recul. 

Envie d'écrire, si seulement l'inspiration revenait. Peindre, dessiner, comme avant. Créer. C'était toute ma vie, mon identité. Je tente de m'acharner, mais le fait est que quelque chose est cassé. Les médicaments y sont pour beaucoup, selon le psy qui gère mes ordonnances. Alors oui, je suis plus stable, mes humeurs violentes ont disparu, mais je suis devenue vide, je suis une coquille qui se laisse balloter par la marée. Trouble bipolaire à la con. 

Et toujours cette routine que j'essaie de briser, cette monotonie installée que je veux abolir. Mais je me sens seule à aller dans ce sens. J'aimerais qu'il fasse de même. Que l'on ravive la flamme étiolée. Je me sens toute seule dans cette histoire. Je suis en manque de romantisme, je me demande pourquoi ça lui semble impossible de m'offrir une pauvre petite rose, juste une, comme ça, je me demande pourquoi il soupire quand je quémande un câlin, je me sens parfois vivre avec un célibataire endurci, comme si j'étais encore de "trop" sur son territoire. Je sais que ma présence lui est parfois pesante. Je me demande si je suis heureuse de tout ça. Je me pose beaucoup de questions en ce moment. Mais je n'ai pas le recul nécessaire pour me rendre compte. Je sais juste que je voudrais de la passion, du feu, des étincelles et des coulées de lave.

J'aimerais des étoiles et des comètes, des nébuleuses et des papillons, à nouveau. Je me sens seule, un peu. A tenter, dans mon coin, de souffler sur les braises pour raviver le brasier...
 

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