vendredi 30 décembre 2016

mardi 8 mars 2016

Clap de fin



Je ferme ce blog au profit d'un bon vieux carnet à spirale.
J'ai besoin d'écrire sans conséquences après et sans spectateur. 
D'écrire mes ressentis pour moi et moi seule.
Clap de fin.

lundi 7 mars 2016

Suite


08/03/16
07H10

C'est comme être enfermée dans un cauchemar dont je ne sais sortir. C'est comme si j'étais en apnée, piégée dans les profondeurs. J'ai besoin qu'on m'aide. J'attends mon rendez-vous, en espérant qu'il m'aidera. Je sens que je glisse, que je ne sais plus me raccrocher aux herbes sur le rebord du trou. Que dormir est salvateur. Mais que les réveils sont amers.
 

La chute


07/02/16 





Il a vu mon mal-être, j'ai avoué, une crise, encore, qui nous fissure, car c'est réel, il pense à la rupture. Et je ne peux que comprendre. "Et tu te foutrais en l'air après, et j'aurais ta famille sur le dos, et je serai seul coupable, j'ai déjà connu ça..."

C'est peine perdue, pour tout. Je voudrais tant qu'un mal me foudroie cette nuit, sans crier gare. Une libération. Je n'y arrive plus. Je n'attends que mon RDV psy mercredi, même si mon psy va m'écouter sans m'écouter, rivé sur son PC.


Mémo



[Il faut que je me ressaisisse.]


[Il faut que je me ressaisisse...] 

Lettre à mon psy


Je la lui remettrai mercredi soir.





06/03/16



Le moral reste bas.



Je vais au groupe à reculons : pour le moment, je sais tout ce qui y est abordé. (situation, pensées automatiques, croyances, cognitions…) Cependant, il faut bien que les autres apprennent, alors j’attends qu’ils assimilent les bases en m’agitant sur ma chaise, j’attends qu’on passe à autre chose, je me tais. Je m’en veux d’ailleurs de ne pas réagir même quand je sais ce qu’il faut répondre. Pourquoi je ne dis rien ? Pourquoi je ne me manifeste pas ? Me dire, au fond de moi : la prochaine fois tu parleras, toi aussi. Si, si. Surtout si tu sais.



La conduite se passe.

Avec la boule dans le ventre, mais elle se passe.



Du reste, du dépit, de la lassitude. Pensées habituelles. Ennui existentiel. Vide. Envie de rien. Force de rien. Désintérêt de tout.



Et puis, il y a eu cette soirée. Chez des amis. On a joué à des jeux de société autour d’un verre pendant des heures. Je me sentais bien, et mon conjoint m’en a immédiatement fait la remarque sur le retour dans la nuit :



« Je t’embête assez quand ça ne va pas, il faut aussi que je te félicite quand il y a du positif. Cette soirée m’a redonné espoir, si tu savais. Tu avais l’air heureuse, tu avais vraiment l’air heureuse, et sociale, tu ne t’es pas isolée, tu n’as pas trop bu comme tu le fais d’habitude, tu étais… bien, enjouée, tu discutais, tu riais aux éclats. Je me pose beaucoup de questions en ce moment, sur toi et moi, si je ne fais pas fausse route… et bien cette soirée m’a redonné espoir, je me sens mieux. T’étais tellement bien ! »



Ne pas savoir, sur le coup, si je dois le prendre bien ou mal. Disons… ne pas savoir si je dois être satisfaite ou m’inquiéter : il se pose des questions sur notre couple, il se demande s’il fait bien de sortir avec une fille comme moi, il a dû se demander s’il voulait rompre ou non, voilà ce que ça sous-entend.

Ce que j’entends entre ses mots.

La remise en question. Sur nous.

Depuis, faire semblant mordicus que ça va bien. Sourire, paraître heureuse, pour qu’il ne s’en retourne surtout pas à ses questionnements. Sourire à m’en décrocher la mâchoire. Surtout ne rien dire sur le moral qui me joue des tours, faire semblant, insister s’il le faut en répétant que ça va et trouvant des excuses à tout. Insister quand lui-même insiste : tu es sûre que ça va ? Oui, ça va. Jouer la comédie. M’inventer un rôle. Cacher la noirceur, très loin.



Il ne sait pas les doses de médicaments que j’avale dans la journée pour tenter d’atténuer le mal, il ne sait pas les heures dans le noir sous la couette, à fixer le mur, il ne sait pas les aliments que je recommence à vomir. Il ne sait pas cette sorte de douce rechute qui se produit en moi, la dégringolade lente et sans fin.


Il ne sait pas que je cherche toujours ma place dans ce monde, ou disons, ne désire en avoir, j’aimerais tant disparaître. Il ne sait pas que je ne sais plus pleurer, à quel point pourtant ça me ferait du bien. Il ne sait pas le désintérêt, l’attente dans l’obscurité, que les heures filent, et le sommeil, le sommeil que je recherche pour m’enfuir loin de cette réalité qui me donne la nausée. Il ne sait pas la solitude qui me ronge, il ne sait pas les idées noires, il ne sait pas que j’ai de moins en moins envie de vivre.

Il ne sait pas les recherches sur internet, comme si Google allait me donner un moyen de mourir sans souffrir ou un dealer qui fait des prix sur l’héroïne. Il ne sait rien, je souris, je simule, j’ai l’air heureuse, et c’est tout. Il ne doit plus se poser de questions.







***




Réaliser, aussi, que j’ai besoin des autres.

Cette soirée. Avoir réellement été bien, à ne plus vouloir partir. Les échanges, les discussions, qui je ne sais pourquoi, se sont mieux passées que d’habitude.

Hier, un couple « d’amis » sont passés, aussi. J’arrive à discuter un peu, j’essaie d’être détendue.

Aller chez le dentiste, sourire avec la secrétaire, échanger des banalités, chose habituellement impossible tant j’angoisse pour tout et n’importe quoi. Ne pas ressentir d’anxiété, réaliser que cette femme ne me veut pas de mal, et que c’est plus agréable de sourire avec elle plutôt que de faire la moue. C’est peut-être ridicule ou insignifiant, mais d’habitude, je suis froide comme la glace avec toute personne étrangère.



Et me faire la remarque, peut-être à retardement : j’ai besoin des autres pour me sentir bien. La solitude est une tueuse en série. Ces autres qui m’effraient tant, en fait, j’en ai terriblement besoin.



Ne pas aller plus loin dans mes réflexions, parce que je ne sais la suite. Mais me dire que j’ai un besoin urgent de vie sociale. Que je dois avancer.



C’est contradictoire, la peur et le besoin de l’autre en même temps… mais c’est comme ça, pour le moment. J’ai besoin de ce que je fuis. De ce qui me fait peur.



C’est sûrement une avancée, que de penser ainsi. J’espère, je ne sais pas trop. J’attends de voir si les prochaines soirées continueront de bien se passer, ou si je vais me recroqueviller contre une huître à nouveau.



Réaliser avoir besoin des autres ne me donne cependant pas envie de les côtoyer. J’ai encore peur d’eux. Je pense à un mariage d’amis, en mai, je sais qu’on ne partira pas au vin d’honneur vu que mon conjoint est témoin, j’ai très, très peur d’y aller, de tenir jusqu’à six heures du matin, dormir dans un gîte avec d’autres gens, et rester au brunch le lendemain… Une situation à venir qui m’angoisse beaucoup. Et ce sera loin : je ne pourrai pas m’enfuir. Il faudra que je tienne. J’ai toujours détesté les mariages, et leur longueur, l’ennui, déjà tenir jusqu’au vin d’honneur c’est beaucoup… alors là, tenir jusqu’à la fin, ça me semble impossible. Je ne sais pas comment je vais faire.





07/03/16



Midi. Je n’ai rien fait de ma matinée à part me replier dans le noir et attendre. Je ne veux pas aller au groupe demain, c’est trop tard, c’est trop tard pour tout.

Je me suis fait un gros repas que j’ai vomi jusqu’à la dernière miette, et puis, j’ai à nouveau avalé trop de tercian. De moins en moins de motivation à me retenir de faire ce genre de choses. A quoi bon me retenir, je me demande ? Alors je vomi, je prends trop de médicaments, j’ai envie à nouveau de me faire du mal. Je cherche à tuer le vide qui me dévore, j’aimerais me sentir un peu vivante, rien qu’un peu. Avoir une envie, ne serait-ce qu’une.

Mes journées sont identiques. J’attends dans le noir. Je me lève à l’aube mais me couche au crépuscule. A vingt heures trente, je dors. Je fuis. Mais les réveils sont amers.

La journée, je me traîne au groupe, à mes RDV, ou j’attends dans le noir. Parfois, lire un peu, lire des récits glauques sur des gens qui ont bien plus de force que moi pour sortir de leurs tourments. Je fume trop. Quand je peux, je lui vole un peu de cannabis. Ça me fait du bien. Si on peut dire.

Je voudrais qu’il m’arrive quelque chose. A la place de quelqu’un d’autre, quelqu’un de vivant qui n’aurait rien demandé à personne. Voler la mort d’une personne qui voudrait en profiter. Avoir de nouvelles idées suicidaires en tête. Foncer dans un fleuve, portières verrouillées, avec ma voiture. Mais la peur encore de la souffrance. Mourir noyée, que ce doit être atroce. Quelle lâche je suis. Ni vivante ni morte, paumée, là, entre-deux. A faire du sur place. A attendre un drame qui ne viendra pas.

Je vais retourner me coucher. Et avaler encore du tercian. Je m’en fous. Je crois qu’il faudrait que j’arrête mes suivis, que j’arrête de voler la place de quelqu’un qui aimerait s’en sortir.

J’ai plus la force de faire des efforts. Être gentille, bonne élève, suivre la ligne blanche tatouée sur le sol. Non, j’ai de moins en moins la force. Je ne suis plus sûre que je peux vivre mieux. Je ne crois plus pouvoir cesser d’être torturée. Alors que faire dans ces cas-là ? 

Que faire quand il est trop tard, quand on tombe trop bas ? Trop bas pour se raccrocher ? 

vendredi 4 mars 2016

Petit à petit, l'oiseau fait son nid


04/02/16
08H57



L'heure et demie de conduite en tout s'est bien passé, malgré la pluie averse qui m’effrayait. Le tram aussi. Je m'habitue petit à petit. Même si la boule au ventre n'est jamais bien loin... elle résiste mais j'essaie de l'abattre en me forçant au lieu d'éviter.

Le groupe, ennuyeux : je connaissais déjà tout de ce qui a été dit, alors j'ai attendu, bêtement, en gigotant sur ma chaise. Les autres posaient des questions auxquelles je connaissais les réponses, je me suis ennuyée tout du long. 
J'espère qu'on passera vite ces bases (pensées automatiques, croyances et cognitions) pour entrer dans le vif du sujet, car pour le moment, je n'apprends rien.

Petite soirée avec des amis le soir venu, une très agréable soirée où je me suis beaucoup, beaucoup, mais beaucoup amusée. Celui que j'aime était "fier" de moi : je ne me suis pas isolée, je ne me suis pas bourrée la gueule, j'ai discuté, enjouée, et je ne voulais pas partir à 2H du matin, j'aurais aimé que le jeu auquel nous jouions dure toute la nuit.


Un peu mieux de ce fait, j'espère que ça va durer quelques temps.