mardi 26 janvier 2016

Le ridicule ne tue pas


26/01/16
09H28



Je voulais bien faire, alors j'ai pris rendez-vous chez le médecin, pour le déclarer en médecin traitant, faire ça comme il faut, faire ça comme ça, c'est fait, bref... je crois qu'entre tous les changements d'adresse à faire en ce moment, j'ai gaffé en voulant faire ça.

Je me suis donc ramenée au cabinet avec ma bonne intention, et le médecin a ouvert de grands yeux, un peu perdu face à mon "je viens pour la déclaration de médecin traitant, j'emménage ici." Et de me dire, ce n'est pas une obligation. Il préfère que ses patients prennent cette décision après plusieurs séances, s'ils se sentent "en confiance" et non "contraints". Je me suis sentie affreusement ridicule et stupide, sur le coup. Dans un silence gêné, à se regarder dans le blanc des yeux, gênés autant l'un que l'autre.



Plutôt jeune, plutôt sympa, plutôt sensible, ce médecin. 
L'espace d'une seconde, me dire : lui, si je le vois souvent, je vais faire un bon gros transfert...



On a parlé, parlé de mes soucis psy toute la séance, à défaut de ne signer les papiers pour lesquels j'étais venue. Il est ouvert d'esprit et plutôt compréhensif. 

Des blancs, des malaises, comme lors d'un premier rendez-vous amoureux. La honte à l'intérieur de moi. Le ridicule. Lui, aussi gêné que moi. Une situation improbable. 

On a discuté pendant une demie-heure, il a insisté pour que je ne le paie pas, et je suis partie sans demander mon reste, la tête basse.




Ce soir, psy à dix-huit heures.
Celui que j'aime m'accompagne, mais je serai au volant. Je vais découvrir la nouvelle route. Je déteste aller chez le psy en voiture, là-bas, c'est le bordel niveau circulation. C'est "le" trajet à faire que je déteste le plus, celui que je ne fais pas encore seule. Là-bas que j'ai failli me manger une voiture sans même m'en rendre compte.

Je pense d'ailleurs que lorsque je m'y rendrai en solitaire, j'espacerai les séances à raison de deux par mois au lieu de quatre. Parce que 40min aller et 40min retour tout ça pour 20min de séance parfois en mode "on a rien à se dire", ça fait beaucoup, parce que l'essence ne tombe pas du ciel gratuitement, parce que. On verra.

Je ne sais pas comment je me sens.  Je me sens "mieux", mais très agitée, très impatiente, sans concentration. Des choses à faire mais une vague d'incapacité à les faire. Je tournoie sans parvenir à me calmer. Je m'agite comme une abeille folle. Je n'arrive pas à me poser, voire me reposer. Ça carbure sans cesse dans ma tête, sans fin, sans pause. Je voudrais débrancher mon cerveau quelques heures. Juste quelques heures. Et prendre du recul, pour mieux voir la suite.

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