Envie de planer

13/01/16
11H10

Plus que trois jours. Avant le fourgon et l'envol. Je ne réalise toujours pas. Je ne me rends toujours pas compte. C'est fou. J'attends déjà mon rendez-vous de vendredi avec le psy qui gère mon traitement. Et après, on verra bien.

Hier. Abus de Tercian. Comme ça, de façon impulsive, emplir la pipette, tout avaler, et la crise de boulimie, et acheter des pâtisseries, et manger, et vomir, comme... avant. Il faut que je fasse gaffe à ne pas rechuter. Repérer les signes. Peut-être était-ce un moyen d'évacuer la pression. De lâcher du leste. De me défouler. Je ne sais pas.

Tensions hier soir. Me retenir, me retenir comme une folle d'imploser et crier, casser, hurler. Prendre sur moi. Respirer. Faire abstraction. La peur d'éclater, littéralement, la peur du volcan qui dort en moi.

Il y a du cannabis sur la table basse. Je sais que je n'ai plus le droit. Je sais que ça annihile les effets de mes médicaments, et que ça tourne au bad trip, que je deviens folle et parano, et que ça dure trois, quatre jours, avant que je ne redescende enfin. Mais j'aimerais bien. Ça me manque. Les rires sans raison me manquent, le corps trop lourd me manque, les conversations sans queue ni tête me manquent. La fumée passive agit cependant. Hier, pendant dix minutes, rire sans discontinue. Le bien que ça m'a fait. Ne pas réussir à m'arrêter. Rire me manque aussi.

Envie de planer. D'aller jusqu'à la table basse et me concocter de quoi fumer. Mais il le verrait. Et ça finirait en engueulade. Tentation. Même si je sais le mal que ça me fait. Alors, je prends du Tercian en doses indistinctes, je vomis. Je tente de me vider de tout ce qui gangrène en ce moment. Je tente d'éviter la réalité. Ce face à face avec elle me donne le vertige.

Reste l'alcool. Resterait l'alcool. J'en sais rien, le côté calorique me freine. Envie de planer. Décoller. Voler quelques heures dans un état autre.