15/01/16
08H32
Demain soir, on sera là-bas. Le matelas sera par terre, les cartons nous entoureront. Demain, ce ne seront plus ces murs rassurants tout autour de moi. Je me sens bizarre, je somatise, j'ai la nausée. Je me sens éteinte ou épuisée, mon rendez-vous de cet après-midi me déprime.
Hier, ma coordinatrice m'a appelée. Le groupe "estime de soi" commence en février. Deux séances par semaine. Sessions de deux heures. Vingt sessions environ en tout. J'ai dis okay, même si je sais que ça va être compliqué avec la voiture. Je me demande comment je vais payer l'essence pour tous ces trajets. Comment je vais me forcer, aussi, à conduire : ne pas me laisser le choix. Je sais qu'il faut que j'arrête de fumer. Je sais que j'ai besoin de stabilité, comme ils le disent, mais qu'en ce moment, c'est le bordel dans ma tête.
Ma coordinatrice veut que je reprenne la thérapie des schémas. Chez le seul autre thérapeute qui la pratique ici, vu que celui avec qui je l'avais commencée m'a laissée tomber je ne sais trop pourquoi. Neuf mois d'attente. C'est fou, quand même. Y'a tant de borderlines que ça dans le coin ? Je n'arrive pas à me projeter, me dire, je vais recommencer cette thérapie bizarre dans neuf mois. Il faudrait déjà que je prenne RDV. Que le thérapeute réponde à mes appels. Et qui paiera les séances ? Mon aide censée m'aider à tout payer n'est pas très élevée, et je me rappelle que ça embêtait beaucoup l'ancien thérapeute de m'aider en traficotant les papiers de la sécu... Peut-être pour ça qu'il a fait le mort, à force. Ça le stressait trop de faire en sorte que je sois entièrement remboursée.
Bref. Demain, j'appréhende. Je sens que ça va clasher. Je sens que ça va clasher... il est si tendu, et s'il me crie dessus, je ne vais pas me laisser faire. Je sens cela, comme une prémonition. Un gros clash. On verra bien. J'espère que non.
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