dimanche 17 janvier 2016

Je mélange tout


17/01/16
16H49



Des envies pas très recommandées. Des envies sans raison. Des envies qui passent et se baladent. Comme cette envie de pleurer, ou cette furtive envie de mourir, comme ça. Ça tournoie un peu dans ma tête, ça chuchote et ça murmure. L'envie novice de ré-arrêter de manger. Je ne sais pas pourquoi, en ce moment, je repense souvent à mes onze ans de troubles du comportement alimentaire. Je me sens sans projet ni but outre effleurer une vie "normale", et je me disais, comme ça, en l'air, et si j'arrêtais de manger ? Et si perdre du poids me faisait du bien ? Je sais qu'il va falloir que je contre cette envie nocive, pour le moment je la laisse se promener dans ma tête. Mais c'est là. C'est présent. Pas me refaire vomir, non, mais oublier de manger quelques temps, pour dire combien je suis épuisée de tous les efforts à faire, de ma tête en travaux sans pause ni vacances. C'est con, j'en suis bien consciente. Je passerai outre. De la marmelade à la place du cerveau. Et des chansons tristes qui tournent en boucle. Je reprendrai le dessus quand j'en aurai l'envie, la force ? Je verrai. Je me sens coincée entre deux parenthèses, ou dans une bulle qui se rapetisse sur moi. Sous la cloche de Sylvia Plath. Quelque chose comme ça. Je sais qu'il faut que je me ménage, que la grenade est dégoupillée, qu'il faut faire attention aux éclats. Je sais qu'il faut que je me ressaisisse et dise enfin à la vie que je vais saisir ses rênes. Je sais que je suis seule actrice dans ma vie. Même si j'ai jamais été très pote avec elle. La vie, elle m'emmerde trop souvent. Et les idées sombres ne sont jamais très loin. J'écris de façon automatique, j'écris ce qui vient, j'écris n'importe quoi. Je sais pas trop où j'en suis. Je cherche un peu mon chemin sans carte ni GPS. Je sens que ce côté autodestructeur en moi veut ressurgir. Exploser. Je sens que j'ai envie d'envoyer valser. Et recommencer à faire n'importe quoi. Je sens le morbide et le glauque, je sens les penchants négatifs me titiller. Et pourtant, je ne crois pas être au fond de quelque trou, non. J'en sais rien. Je voudrais sortir hors de ma tête, hors de ce bocal rond, quelques heures. Et m'étendre dans une herbe jaunie par le soleil, et ne plus avoir de pensée, profiter d'une sorte de coma, de vide, déconnecter un peu, beaucoup, à la folie. Tout cela ne veut rien dire. Mais écrire, ça fait du bien. 


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